Le mythe du tocard
Sur plusieurs milliers de courses, j’ai calculé la rentabilité de chaque position, du 1er favori au 15ème (le tocard), en simple placé.
Pour chaque position, j’ai cumulé les gains, que j’ai ensuite divisés par le nombre de courses.
Ce qui donne le rendement (arrondi) en 2ème colonne.
Cela signifie, par exemple, que si vous jouez le premier favori, sur un grand nombre de courses, vous retrouverez environ 90 % de votre capital.
Si vous jouez le 15ème, un vrai tocard, vous n’en retrouverez que 45 %.
Notez que celui qui voudrait trouver le bon tocard pour gagner, devrait être deux fois meilleur que les 30 meilleurs pronostiqueurs français.
Un peu présomptueux 🙂
Notez aussi que les 3 premiers favoris sont intéressants (en simple placé).
Existe-t-il une raison concrète et
mathématique au fait que
les tocards rapportent moins ?
.
Eh bien … OUI !
Cela provient de la “mutualisation” des paris.
Seules les mises perdues sont partagées, PAS la totalité des enjeux.
Imaginons une course avec 3 joueurs et 2 gagnants.
A mise 2 € sur un cheval
B mise 2 € sur un autre cheval
C mise 6 € sur un troisième cheval
Total des enjeux 10 €.
Les 6 € indiquent le favori, celui sur lequel on parie le plus.
Si l’on partage la totalité des mises entre les 2 gagnants (10 € / 2), chacun touchera 5 €.
Notez que C, qui a parié sur le favori, touchera moins que sa mise (il gagne 5 € pour 6 misés).
Inversement, le tocard paye bien ! (gain 5 € pour 2 € de mise)
Mais ce n’est pas le cas avec un pari mutuel.
En effet, seulement les mises perdues sont partagées entre les gagnants.
Dans le même exemple, seuls les 2 € perdus seront partagés. 1 € pour chaque gagnant.
Le favori rapportera donc les 6 € de mise, plus 1 €, soit 7 €. Cette fois, il rapporte plus que sa mise. Mais le tocard rapporte seulement 3 € (2 + 1).
Le PMU prend sur les gains des tocards pour mieux payer les favoris. Le principe est simple :
Comme on retire la mise des gagnants du partage, plus la cote est haute, moins elle rapporte.
Bien sûr, certains m’ont dit : oui, mais ce n’est pas vrai pour le simple gagnant !
Vrai, mais comme il faut enlevé le prélèvement de base, quelle que soit la position (favori, outsider, tocard), le rendement est toujours moins bon que les 90 % obtenus en “placé” :-))
Pour confirmation
Vous allez sur le site du PMU et vous calculez les reversements REELS.
Par exemple, voici une copie d’écran PMU :
Je reprends la copie d’écran dans un tableur :
Rapport | Nbr mises gagnantes |
Total reversement (rapport x mises gagnantes) |
|
1,90 € | 2 661,28 | 5056,43 € | 43 % |
8,20 € | 368,93 | 3025,23 € | 26 % |
3,30 € | 1 124,57 | 3711,08 € | 31 % |
Total général | 11792,74 € |
Vous voyez rapidement que le tocard (à 8,20 €) ne perçoit que 26 % de l’argent redistribué.
Le favori, lui, prend 43 %. Presque 2 fois plus.
Un autre calcul ?
Le tocard rapporte 4,32 fois plus que le favori (8,20 / 1,90). Génial !
Mais il y a 7,21 fois moins de gagnants (2661,28 / 368,93). Oh zut !
En pariant sur les tocards, vous enrichissez les autres joueurs.
Les 3 premiers favoris ont les meilleurs rendements (sans la poudre aux yeux).
Surtout, ne le dites pas aux autres, ceux qui rêvent de tocards.
Laissez-les perdent pour vous enrichir.
Merci pour cet article et le partage de ces infos.
C’est très intéressant !
La non dégressivité “exacte” de la rentabilité en fonction de la position doit ouvrir des options intéressantes de gestion financière et de sélection des chevaux…
Oui, absolument !
Bonjour.
Je croyais que les enjeux étaient partagés proportionnellement aux mises.
Bonjour Gilles.
Malheureusement, non !
Dans l’exemple ci-dessus, cela voudrait dire que C gagnerait 10/8×6=7,50 (pour 6 de mise, soit 1,50 de gain).
C’est-à-dire 3 fois plus que A ou B 10/8×2=2,50 (0,50 de gain).
Le risque sur un favori payerait autant que sur un tocard.
Quel bonheur !
Pourriez-vous le suggérer au PMU 🙂