Naissance d’une passion…
Très jeune, gardien de la pince “mais où j’ l’ai mise”, j’adorais poinçonner les cartons de la bande à « papa ».
Ensuite, je courrais en culotte courte porter les fameux “tickets”, avant l’heure fatidique des fins de paris.
A cette époque, les courses étaient rares, les jeux d’argent aussi. La France s’enflammait chaque dimanche devant le “poste” de télé, tremblant, la fortune en main, attendant que Léon ZITRONE accélère les derniers mètres.
Le “Tiercé” était une institution, avec ses jockeys stars, et n’avait d’égale que les mariages princiers, d’ailleurs commentés par le même “présentateur”.
Chaque époque de l’année était marquée par le sabot d’un “prix” : Arc de Triomphe, Amérique, Diane, Président de la République… ville, célébrité, entreprise… chacun avait son prix !
C’était une institution, une passion !
Naissance d’un gagnant…
Quelques années plus tard…
Je ne peux pas vraiment dire que des changements importants soient intervenus immédiatement, mais ça a commencé avec des petites choses simples.
Plus de “non” lorsque je demandais de l’argent de poche ou une nouvelle paire de chaussures. Un sourire plus permanent. Moins de stress.
Puis des changements plus importants sont arrivés. Nouvelle voiture, nouvelle maison, achat de trucs totalement inutiles…
Jusqu’à ce que je pose la question : “Mais qu’est-ce qui se passe ?”
“Bon, il faut que tu promettes de ne rien dire à personne. Ta mère a gagné au tiercé !”
Le bonheur m’envahit comme des milliers de petits picotements sur tout le corps. Une sensation que je n’ai jamais oublié.
Evidemment, un beau jour, le pactole fut dilapidé et la vie reprit son cours. Mais je n’oublierais jamais ce tout premier sentiment extraordinaire de “gagnant”. Cette jouissance intérieure indescriptible.
Naissance d’une conviction…
Quelques années plus tard… Le brouhaha était plus fort qu’à l’habitude à l’approche de la salle à manger. J’activais le pas. N’ayant évidemment pas droit à la parole à l’heure du « prono », j’essayais de comprendre.
“Y s’ont pas le droit de faire ça” … “c’est une honte” …
Un journal délaissé au coin de la table m’en apprit davantage. Un certain Monsieur X gagnait tellement aux courses que le PMU avait dû en changer les règles.
Ce X a changé ma vie à jamais, imprimant dans mon esprit une idée, une conviction : il est possible de gagner gros, très gros, avec une stratégie !
Qu’y a-t-il de plus fort qu’une idée ?
En effet, ma mère avait gagné par « chance ».
Monsieur X gagnait, et souvent, par intelligence !
Quelques jolies filles me firent oublier mes réflexions et ce n’est que des années plus tard, étudiant la gestion et l’informatique que…
Naissance d’une méthode…
Si vous cherchez la meilleure méthode au monde, ne cherchez plus, la voici : il suffit de définir tous les éléments qui déterminent la course (chevaux, jockeys, entraîneur, …), puis ce qui les distingue (performance, évolution, écart, …), puis leur importance (transformée en coefficients)… vous mettez tout cela en relation, et vous faites les totaux.
Vous obtenez un beau tableau, avec le meilleur cheval de la course en haut, le second en dessous et ainsi de suite.
Bien évidemment, votre système évolue avec le temps et les résultats, vous permettant de modifier vos coefficients.
Pendant des années, j’ai calculé et recalculé tout cela, avec des super-ordinateurs, une base de données énorme, et…
J’ai perdu … des années et … beaucoup d’argent.
Pourquoi ?
Par stupidité !
Premièrement, je supposais que les courses répondaient à une parfaite régularité. Et c’est faux. Si une quelconque règle mathématique suffisait, tout le monde serait riche !
Enfin, non, plus personne ne serait riche, car tout le monde gagnerait (rien).
Deuxièmement, j’imaginais avoir tous les éléments en main.
Et, là encore, j’avais tord !
Certains pronostiqueurs passent leur vie sur les hippodromes, chez les entraîneurs… ils vont au resto avec les jockeys, les entraîneurs, les proprios. Ils sont invités au mariage de la fille de…
C’est leur métier, leur vie !
J’étais, moi, à cent kilomètres du premier hippodrome, avec un autre métier, une autre vie.
Comment aurais-je pu avoir les bonnes informations ?
Et tous ces gens, qui avaient 10 fois plus d’infos que moi et 10 fois plus de moyens techniques… n’étaient pas rentable !
Comment aurais-je pu, moi, gagner ?!
Déception. Nouvelle pause.
Naissance d’une impossible vérité…
Alors conseil en entreprise, j’ai reçu un courrier d’un pronostiqueur qui souhaitait mon assistance.
Je pris rendez-vous et me retrouvais devant une magnifique villa, dans une région de France où elles n’ont pas de prix, avec une belle voiture (pas de marque) devant la porte.
Une immense baie vitrée illuminait un salon plus grand encore. Les rideaux étaient fermés pour nous protéger du puissant soleil méridional.
C’est donc dans la pénombre que je découvris une fabuleuse histoire.
Bien des années plus tôt, un magazine hippique avait organisé un concours de pronostics et publia les gagnants.
Mon “client”, qui avait de meilleurs résultats, les défia.
Remportant victoire sur victoire, il devint rapidement célèbre et fut employé par différents magazines, puis une radio nationale, jusqu’à ce qu’il prenne une pseudo retraite, bien avant l’âge.
Il pronostiquait alors pour un petit cercle d’abonnés.
Mais voici le plus étonnant. A la fin de son exposé, je lui demandais s’il avait des preuves de tout cela (genre : on ne me la fait pas !).
Il sortit alors un dossier pour chaque année, avec l’ensemble des tickets et les gains correspondants, accompagné de constats d’huissier, jour par jour, année après année.
Depuis plus de 20 ans, CHAQUE année, il avait été rentable (30.000 F, 80.000 F, 200.000 F… par an)
Je n’en croyais pas mes yeux.
Ayant moi-même expérimenté les courses, je n’aurais jamais imaginé qu’il soit possible d’en vivre.
Là, j’en avais la preuve, devant moi, irréfutable. L’impossible devenait possible.
Nous n’avons pas fait affaire, mais il m’a offert ses deux méthodes pour me remercier du déplacement…
Naissance d’une idée…
Faisant le rapprochement entre mes propres expériences et les deux ouvrages que je venais de lire, une idée m’apparut.
Je ne sais si vous connaissez ces courts moments où une étoile filante vous brûle l’esprit.
Une étincelle !
J’appelais un ami, gros joueur, qui avait encore ce que je n’avais plus : base de données.
Je lui expliquais mon idée. Les secondes de silence me confirmèrent rapidement que j’étais sur la bonne voie.
“Il faut vérifier !” me répondit-il.
Cet ami était passionné de turf, mais il était aussi … éditeur.
Cette étincelle est donc devenue livre, vendu à plusieurs milliers d’exemplaires et moi, auteur, puis pronostiqueur.
Mon ami s’orientant dans une autre voie, où les favoris gagnent toujours, j’ai continué ma piste, découvrant année après année, des concepts (que certains s’approprient aujourd’hui).
Un premier site internet de pronostic dans la fin des années 90 explosa avec toutes les autres bulles, un peu avant le grand “bug” et l’arrivée de l’euro.
Nouvelle déception.
Naissance d’un espoir…
Au début du siècle (eh oui), un jeune que je côtoyais régulièrement vint me voir pour me demander de le cautionner. Il voulait lancer un site internet.
Ses parents n’étaient pas très fortunés, et il n’avait pas d’autre famille pour l’aider.
Comme je l’aimais bien, j’ai accepté de signer sa caution, à condition de pouvoir suivre son affaire.
Deux ans plus tard, il occupait un local de 1000 m2, employait 2 personnes et se demandait quelle somme astronomique il allait devoir payer aux impôts.
J’ai donc retrouvé une certaine confiance dans le web et lancé un site de turf.
J’y partage mes découvertes, en partie gratuitement, en partie payante.